L’infertilité touche 3,3 millions de personnes en France et l’endométriose, cause majeure d’infertilité, touche une femme en âge de procréer sur dix. Le programme de recherche France 2030 « Santé des femmes et des couples » vise à étudier ces deux pathologies.
Dans ce contexte, des allocations doctorales sont disponibles pour des projets contribuant à faire progresser les connaissances sur l’endométriose et l’infertilité.
Plusieurs possibilités sont offertes :
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- Des allocations doctorales standard de 3 ans
- Le financement de deux ans pour des docteurs en médecine qui travailleront pendant deux ans en laboratoire, puis effectueront la troisième année de doctorat tout en travaillant en milieu hospitalier.
- Le financement d’une quatrième année de doctorat
- Le complément de financement pour les candidats qui ont déjà obtenu une partie du financement de leur doctorat.
En plus des allocations, le poste sera assorti d’un budget de 15 000 € par an pour les dépenses de recherche.
Les candidat·e·s issu·e·s de différentes disciplines, telles que la recherche fondamentale, la recherche clinique, la santé publique ou la recherche en sciences humaines et sociales, sont invité·e·s à déposer leur candidature.
L’appel est ouvert à tout·e candidat·e titulaire d’un master ou d’un diplôme équivalent. Les candidat·e·s n’ayant pas d’expérience dans le domaine de l’endométriose ou de l’infertilité sont les bienvenu·e·s, à condition que leur projet soit en rapport avec le programme.
La nationalité française n’est pas exigée.
Veuillez vous connecter à EVA3 pour compléter votre candidature : le lien sera bientôt disponible.
Les documents suivants sont requis, le cas échéant, en utilisant les modèles fournis avec l’appel.
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- Le formulaire de candidature comprenant la description du projet de recherche
- La lettre de motivation du·de la candidat·e (rédigée en anglais)
- Une lettre du·de la directeur·trice de thèse indiquant qu’il·elle accepte de superviser le·a candidat·e et qu’il·elle est motivé·e à travailler sur le projet
- Le CV du·de la directeur·trice de thèse
- Une lettre du·de la directeur·trice du laboratoire d’accueil indiquant son engagement à fournir le soutien administratif et matériel nécessaire à la réalisation du projet
Tous les documents doivent être rassemblés dans un seul fichier PDF.
N’oubliez pas de consulter les FAQs qui fournissent des informations utiles.
Pour toute autre question, veuillez nous contacter ici.
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- Ouverture du site de candidature : 6 janvier 2025
- Date limite de dépôt des candidatures : 4 avril 2025
- Réunion du jury pour la sélection : Mai 2025
Un comité scientifique indépendant examinera les candidatures. Les lauréats devraient pouvoir commencer à travailler dès le 1er octobre 2025.
Non, toute demande portant sur l’infertilité, quel que soit le sexe, est éligible.
Non, le jury peut être composé de personnes ne parlant pas français, les candidatures doivent donc être rédigées en anglais.
Non, vous pouvez déposer votre candidature même si l’équipe fait partie des consortiums du PEPR.
Oui, si vous êtes sélectionné·e par le jury, l’allocation dépendra de votre capacité à fournir le diplôme dès que possible, ainsi que la confirmation de votre inscription à une école doctorale.
Oui, dans ce cas, expliquez clairement la situation et dupliquez le CV du·de la directeur·trice de thèse.
Les candidatures doivent être rédigées au nom du·de la candidat·e au doctorat, et non au nom du·de la directeur·trice de thèse ou de laboratoire.
Non, le laboratoire d’accueil doit être identifié dès le départ.
L’institution d’accueil doit être un laboratoire académique, officiellement affilié à un organisme de recherche public. Par exemple, l’Inserm, le CNRS, INRAE, Université, équipe de recherche clinique dans un hôpital universitaire.
Tous les sujets de recherche sont éligibles à condition qu’ils soient liés à l’endométriose et/ou à l’infertilité.
La durée standard de l’allocation est de 3 ans. Toutefois, nous pourrons également financer des allocations de deux ans pour les médecins qui souhaitent terminer leur troisième année de thèse à l’hôpital, et d’un an pour financer la quatrième année de thèse.
Voir les FAQ suivantes pour plus d’informations.
Le·a candidat·e doit fournir un rapport détaillé sur l’état d’avancement de ses travaux de recherche, expliquer pourquoi une année supplémentaire est nécessaire et préciser les objectifs restant à atteindre. Il est important de présenter un plan précis et réaliste de réalisation de la thèse, avec un calendrier clair des tâches à effectuer. L’étudiant·e doit fournir une lettre de soutien du·de la directeur·trice de thèse attestant de l’avancement des travaux, de la qualité du travail du·de la doctorant·e, expliquer pourquoi une prolongation est nécessaire et la faisabilité de l’achèvement dans le délai prolongé. Le·a candidat·e doit également expliquer quel est son plan de carrière après l’achèvement de la thèse.
Le·a candidat·e doit expliquer clairement comment la troisième année sera organisée et liée aux deux premières, et décrire ses plans de carrière après la fin de la thèse. La lettre de soutien du·de la directeur·trice de thèse doit certifier que le projet est scientifiquement fondé et réalisable dans les délais impartis. Le·a directeur·trice de thèse doit garantir que le projet est compatible avec une troisième année à l’hôpital, tout en s’assurant que le·a doctorant·e bénéficiera d’un encadrement suffisant au cours des trois années pour mener à bien son travail de recherche.
Oui, mais vous devez alors fournir une confirmation écrite que vous disposez d’un financement déjà acquis pour la troisième année.
Oui, mais uniquement si le financement supplémentaire a déjà été obtenu.
Thèse portée par : | |
Lucille Berthet – INRAE, CNRS, Université de Tours | |
Direction de thèse : | |
Joëlle Dupont – INRAE, CNRS, Université de Tours |
Résumé du projet de thèse :
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est un trouble endocrinien multifactoriel affectant 8 à 13% des femmes en âge de procréer à travers le monde. En plus de représenter l’une des principales causes d’infertilité chez la femme, cette pathologie peut altérer les cycles menstruels et causer acné, hyperpilosité, perte de cheveux et prise de poids, mais aussi augmenter la susceptibilité de développer d’autres problèmes de santé (diabète, hypertension, hypercholestérolémie, cardiopathie, cancer).
Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances, naturelles ou synthétiques, susceptibles d’interférer avec la production d’hormones et l’action de ces dernières dans l’organismes. De nouvelles études suggèrent que l’exposition aux PE pourrait être un facteur causal dans le SOPK.
Les objectifs du projet de thèse porté par Lucille Berthet sont d’identifier les principaux PE présents dans le liquide folliculaire [1] des patientes atteintes de SOPK, comparativement aux patientes non atteintes, en utilisant une approche de spectrométrie de masse non ciblée. Le rôle des principaux PE identifiés sera ensuite étudié dans des cellules des follicules ovariens, les cellules de la granulosa. Les effets sur la viabilité cellulaire, la prolifération et la stéroïdogenèse [2] seront évalués individuellement, ainsi que sous forme de mélange. Cette analyse se fera in vitro, sur des cellules de patientes, ainsi qu’in vivo, dans un modèle de rat développant spontanément le SOPK. Ce modèle permettra l’analyse en profondeur des effets de l’exposition alimentaire aux PE pendant la gestation sur la descendance femelle, ainsi que sur la production et la qualité de leurs gamètes à l’âge adulte.
Cette recherche a pour ambition d’ouvrir de nouvelles perspectives dans la prise en charge des patientes atteintes de SOPK.
[1] Liquide folliculaire : liquide riche en facteurs de croissance, nutriments, métabolites et hormones, présent dans les follicules ovariens dans lesquels se développent les ovocytes.
[2] Stéroïdogenèse : processus de synthèse des hormones stéroïdiennes, des hormones impliquées dans des fonctions comme la croissance, le métabolisme et la reproduction.
Thèse portée par : | |
Nastia Colin-Laignelet – Institut Cochin, Université de Paris | |
Direction de thèse : | |
Daniel Vaiman – Institut Cochin
Catherine Patrat – Institut Cochin |
Résumé du projet de thèse :
L’endométriose est une maladie gynécologique inflammatoire chronique, affectant environ une femme sur dix. Elle est caractérisée par l’implantation de cellules ressemblant à celles de la couche interne de l’utérus, à l’extérieur de l’utérus, généralement dans la cavité péritonéale. L’endométriose conduit notamment à des réactions inflammatoires avec la formation de tissu cicatriciel et d’adhérences entre les organes voisins, mais aussi de très fortes douleurs. L’endométriose est parfois associée à une infertilité et représente l’une de ses principales causes.
Les origines de cette maladie semblent multifactorielles, pouvant provenir d’une interaction complexe entre génétique et environnement. Un gène en particulier a été mis en avant par une équipe de l’Institut Cochin comme étant un potentiel acteur majeur dans des cas familiaux d’endométriose.
Le projet de thèse porté par Nastia Colin-Laignelet vise à étudier en détail ce gène, afin de comprendre son fonctionnement et comment sa variabilité pourrait impacter les mécanismes biologiques liés à l’endométriose. Une compréhension des mécanismes impliqués et de leurs dérèglements permettra d’agir au niveau diagnostic mais également curatif.
Thèse portée par : | |
Élisa Nied – CNRS, Université de Strasbourg | |
Direction de thèse : | |
Valérie Simonneaux – CNRS |
Résumé du projet de thèse :
L’infertilité représente un enjeu majeur de santé publique pouvant profondément impacter la vie des personnes concernées. Plusieurs études indiquent qu’une horloge biologique fonctionnelle et bien synchronisée est nécessaire au bon fonctionnement des cycles de reproduction et de la fertilité féminine. Or, dans les sociétés industrialisées, environ 15 % des femmes travaillent en horaires décalés.
Le projet de thèse porté par Élisa Nied vise à étudier la façon dont le travail en horaires décalés affecte la santé reproductive féminine.
En utilisant des souris femelles comme modèle animal, ce projet teste l’hypothèse selon laquelle la perturbation du cycle lumière/obscurité, telle que vécue par les femmes en travail posté, altère la fonction de l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien [1], ce qui pourrait conduire à une diminution de la fertilité et impacter le développement de la progéniture. Ce projet vise également à mettre au point différents protocoles chronothérapeutiques [2] favorisant la resynchronisation de l’axe reproducteur de souris femelles exposées de manière chronique à un décalage horaire en vue d’améliorer leur fertilité.
[1] Axe hypothalamo-hypophyso-ovarien : voie reliant l’hypothalamus, l’hypophyse et les ovaires. L’hypothalamus libère une hormone au niveau de l’hypophyse qui induit la synthèse, par cette dernière, de LH et FSH, des hormones allant agir au niveau des ovaires. Les ovaires produisent d’autres hormones ciblant, entre autres, l’hypothalamus et l’hypophyse.
[2] Chronothérapie : approche visant à administrer un traitement médicamenteux au meilleur moment de la journée, ou de la nuit, en fonction de sa cible et des rythmes biologiques qui lui sont associés. Pour en savoir plus, découvrez l’article de l’Inserm « À la bonne heure – C’est quoi la chronothérapie ? »
Thèse portée par : | |
Hugo Saavedra – Institut Curie, Université PSL | |
Direction de thèse : | |
Deborah Bourc’his – Inserm, Institut Curie |
Résumé du projet de thèse :
Le développement d’un embryon commence par l’activation de son génome et l’acquisition de la pluripotence, cette propriété permettant aux cellules de se différencier en d’autres types cellulaires et ainsi de générer un organisme complet.
Ces événements clés requièrent une régulation épigénétique de l’expression des gènes, c’est-à-dire une réorganisation de la chromatine, formée par l’ADN et ses protéines architectes appelées histones. Cependant, les mécanismes précis par lesquels les marques d’histones [1] sont interprétées et gouvernent ces processus après fécondation restent encore peu connus.
Le projet de thèse porté par Hugo Saavedra se concentre sur le rôle d’une protéine nommée SPIN1, un lecteur de chromatine abondamment fourni à l’embryon par l’ovocyte au moment de la fécondation. SPIN1 est une protéine capable de reconnaître diverses marques d’histones. L’hypothèse de travail de ce projet est que SPIN1 servirait de plateforme polyvalente, tel un chef d’orchestre, pour coordonner l’expression des gènes via diverses voies chromatiniennes dans l’ovocyte et l’embryon précoce. Ces actions auraient alors des effets cruciaux sur la progression du développement embryonnaire et, par conséquent, la viabilité de l’embryon et le succès reproductif.
[1] Marques d’histones : modifications des histones (principalement par acétylation, méthylation, phosphorylation ou ubiquitination) permettant le recrutement de protéines capables de modifier la structure de la chromatine.
Thèse portée par : | |
Cécilia Travagli-Chanal – Ined, Université de Picardie Jules Vernes | |
Direction de thèse : | |
Élise de La Rochebrochard – Ined
Nathalie Le Bouteillec – Ined, Université de Picardie Jules Vernes |
Résumé du projet de thèse :
Avec 15 à 25% des couples en âge de procréer affectés, l’infertilité représente un véritable problème de santé publique. Bien que des progrès tels que l’assistance médicale à la procréation (AMP) soient porteurs d’espoir, des questions persistent quant aux personnes qui peuvent avoir accès à ces traitements. Certaines recherches en sciences humaines soulignent que les populations marginalisées, comme les femmes incarcérées, sont confrontées à des obstacles supplémentaires en matière de santé reproductive.
Depuis la loi du 18 janvier 1994 relative à la santé publique et à la protection sociale, la santé des personnes en prison est encadrée par le ministère de la Santé. Cela signifie, au regard de la loi, que l’accès aux traitements de l’infertilité, comme l’AMP, doit être le même en prison qu’en milieu libre. Pourtant, la situation d’emprisonnement interroge cet idéal, puisqu’accéder aux soins implique un plus grand nombre d’acteurs (hôpital, surveillant·e·s, administration pénitentiaire, gendarmerie, etc.). Ainsi, malgré un cadre juridique garantissant l’égalité d’accès à ces soins, de nombreux obstacles en entravent les accès en détention.
Le projet de thèse porté par Cécilia Travagli-Chanal vise à explorer ces obstacles, en s’intéressant à la fois aux droits des personnes incarcérées mais également aux attitudes institutionnelles. L’objectif de cette recherche est ainsi d’étudier les politiques publiques portant sur l’infertilité reproductive et leur transcription effective au sein de l’espace carcéral. Grâce à des méthodes qualitatives, l’étude cherche à mettre en lumière cette question sous-explorée et à enrichir et éclairer les débats éthiques sur l’autonomie reproductive et la justice sociale.
À venir.